Sympathique oui, mais qu'en public !

 
REPORTAGE - POLITIQUE Nous nous attendions à une cohue humaine, des flashs, des caméras, des bousculades, des carambolages avec querelles et des gardes du corps surexcités qui nous dégagent franchement du mouvement de foule ! Mais, vendredi après midi à la FNAC Saint Lazare, rien de tout cela ! Pourtant c’est Ségolène Royal. L’ex candidate socialiste, à l’Elysée, vient dédicacer son livre, « Ma plus belle histoire, c’est vous ».

Un livre, qui au fil des pages, est une lettre d’excuse longue durée. Un livre "pardon-j’ai-perdu". Oui, Ségolène s’excuse mais accuse le coup ! Elle était en position de faiblesse, il était plus fort et l’a vaincu ! Les médias, c’étaient pour lui. Les dirigeants du CAC 40, c’étaient pour lui. La droite était réunie avec LUI. Du coup, elle n’avait plus rien, ni l’équipe, ni les chances. Et les électeurs ? IL les avait aussi.

Dans le forum de la FNAC, au dernier étage, on se fait fouiller et on s’entasse. On attend avec impatience la Royal. Enfin, c’est à 12h45, une quinzaine de minutes de retard, qu’elle arrive pour s’installer à la petite table installée, sous les applaudissements. Des clients du grand magasin s’étonnent «Elle est plus petite qu’à la télé ! » au point même de ne plus la reconnaître « C’est Ségolène ? ». Après une campagne pour les municipales –qui a payé – Royal fait une escale à la « rencontre de son public ». Les personnes âgées passent en premier, les jeunes devront faire la queue. « M’sieur y’en a pour combien d’temps là ? » demande, à un gros bras, un jeune adolescent. « Ça dépend combien de temps, elle parle avec chacun » rétorque-t-il. Il oublie de préciser qu’elle n’est là que pour une heure trente. A 14h, elle décampe ! Signatures, petits mots doux (« qu’est ce qu’elle est gentille ! »), les ouvrages de la Madone s’envolent comme des petits pains, des petits pains à 19€50 tout de même ! Un groupe d’ados jubile à l’idée de « la voir pour de vrai». Les mêmes ne débourseront pas pour avoir le bouquin mais se contenterons d’une petite carte avec une photo et un coup de crayon, « Ségolène » inscrit-elle. Merci, au revoir et au suivant !  En plus des 19€50, certains (sûrement passionnés) offrent des paquets de chocolat, gourmandises, confiseries. Des sacs pleins de cadeaux ! 14h approche, les portes sont fermés. C’est alors notre tour, nous sommes les derniers. A part le staff de la dame et un autre journaliste de BFM, plus personne ! Son directeur de communication nous présente (notre rencontre était prévue depuis deux jours !), « juste une question alors parce que je suis en retard déjà ! » nous salue Ségolène, en jetant un coup d’œil sur sa montre (même pas une Rolex, la honte, aurait dit !). Nous enchaînons alors sur les municipales et la division PC-PS dans le 93, « je suis pour une gauche unie ». De toute  beauté ces phrases préparées et répétées à longueur de journées. Enfin, vient la politique internationale, « nous avions dit, une seule question » s’exclame-t-elle. Nous ne nous laissons pas déstabilisés, « pensez vous que les français soit prêts à élire "un Barack Obama" ? ». Et puis, le slogan tombe, « je suis pour une France métissée ». Nous ne voulons pas repartir les mains vides et  nous n'avons que le livre de Julien Dray sur nous, serait-il indécent de le sortir pour une dédicace de la Madone ? Nous n'osons pas.

Merci Ségo pour tes réponses développées !
Une (ex-?)proche de l’ex-candidate, il y quelques jours, nous avait pourtant prévenue, « elle est manipulatrice et très calculatrice ».

 Ah ça ? Nous semblons l’avoir remarqué !        

                                                                                                                     Mehdi MEKLAT et Badroudine SAID ABDALLAH