Place 14, Rang 28, Allée D, Porte 2, nous sommes à l'Opéra !
Strapontin 14S, de la porte 2, de l’allée D, du rang 28, je pêne à m’installer. D’un coup, un œil de lynx, commun avec Badrou, nous apercevons une crinière grisonnante. On dirait Christine Lagarde, notre chère ministre des finances. En pleine révolution dans les hyper français, la dame trouve le temps de se détendre. Nous partons la saluer, sourires (hypocrites ?), je tends la main. « Bonjour Madame la Ministre ! ». A ces côtés, une autre Christine, Christine Albanel, la ministre de la culture. La seconde aura droit au même traitement que la première. Elles sont curieuses, « Ah oui, vous êtes une classe entière, où êtes vous placés ? ». Je daigne de faire un vague signe de la main. Elles approuvent « très bonne places ».
Enfin, les lumières s’éteignent. Le rideau se lève. La salle est comble et les voix s’élèvent, ainsi que les dizaines d’instruments dans la fosse. L’opéra vibre. La sonorisation de la salle est meilleure qu’à Garnier, nous remercions Mitterrand, d’une telle insonorisation. La mise en scène étonne.
Une heure trente plus tard, le public est conquit. La salle est debout et « brrrravo » pleuvent. Quant au groupe, il est époustouflé. Même si certains regrettent, « Y’avait la finale de la coupe de France, j’ai raté ! ». Ce qui est sur, c’est qu’ici, le jeu des acteurs est respecté et la violence des stades bannit. Rien que de la magie à la Bastille.
A suivre, la critique de WOZZECK, par Yannis Hami
Mehdi MEKLAT