Place 14, Rang 28, Allée D, Porte 2, nous sommes à l'Opéra !

Publié le par Mehdi MEKLAT


OPERA-REPORTAGE (1/2) La débauche d’ados sur le parvis de la Bastille alors que le CPE est une vieille histoire, étrange ! D’autant plus que c’est la première de Wozzeck, les places sont chères et les jeunes rares. Une affiche, taille XXL, surplombe la place. Un gros jouet effrayant, très coloré posé sur le sable, devant un filet turquoise. Drôle d’image ! On nous distribue les places, « le groupe sera séparé, certains seront au parterre » annonce la prof. « On sera par terre ? » s’étonne un. A l’assaut de l’opéra ! Nous serons étonnés par l’architecture moderne, nous serons éberlués par l’immensité de la salle, nous serons déçus par la mocheté des lieux. Oui, beaucoup regrettent Garnier, tandis qu’on l’on se demande l’année de construction du bâtiment. Mitterrand, Chirac, hésitation. Après vérification, on peut remercier Mitterrand de nous avoir offert, en 1989, une telle salle. Voilà pour ce qui est de la découverte des lieux !

Strapontin 14S, de la porte 2, de l’allée D, du rang 28, je pêne à m’installer. D’un coup, un œil de lynx, commun avec Badrou, nous apercevons une crinière grisonnante. On dirait Christine Lagarde, notre chère ministre des finances. En pleine révolution dans les hyper français, la dame trouve le temps de se détendre. Nous partons la saluer, sourires (hypocrites ?), je tends la main. « Bonjour Madame la Ministre ! ». A ces côtés, une autre Christine, Christine Albanel, la ministre de la culture. La seconde aura droit au même traitement que la première. Elles sont curieuses, « Ah oui, vous êtes une classe entière, où êtes vous placés ? ». Je daigne de faire un vague signe de la main. Elles approuvent « très bonne places ».


Enfin, les lumières s’éteignent. Le rideau se lève. La salle est comble et les voix s’élèvent, ainsi que les dizaines d’instruments dans la fosse. L’opéra vibre. La sonorisation de la salle est meilleure qu’à Garnier, nous remercions Mitterrand, d’une telle insonorisation. La mise en scène étonne.  


 
Une heure trente plus tard, le public est conquit. La salle est debout et « brrrravo » pleuvent. Quant au groupe, il est époustouflé. Même si certains regrettent, « Y’avait la finale de la coupe de France, j’ai raté ! ». Ce qui est sur, c’est qu’ici, le jeu des acteurs est respecté et la violence des stades bannit. Rien que de la magie à la Bastille.

A suivre, la critique de WOZZECK, par Yannis Hami 

                                                                                                                                                     
                                                                                                                                                                              
Mehdi MEKLAT

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