Moins de profs pour davantage d'échec !

ACTUALITES - POINT DE VUE  Le gouvernement (autant dire Nicolas Sarkozy et François Fillon ) décide de supprimer plus de 11 000 postes d'enseignants en France cette année. Ce qui veut dire moins d'apprentissage, car moins de profs surtout en latin, grec, ou encore histoire des arts... Cette politique favorise l’enseignement privé : les élèves qui ont les moyens préféreront payer plein pot pour aller suivre des cours de qualité dans un lycée privé, tandis que les enfants d’ouvriers devront se contenter du strict minimum, qui est pour le gouvernement, de savoir lire, écrire, compter, pour le reste faudra payer !

Comment peut on supprimer des postes de profs à un moment où l’on se rend compte que le système éducatif français est dans un état qui n’épargne pas les reproches ? Ceci est complétement absurde et injuste. On a beau entendre que ce qui se fait est normal et que c'est dans le souci "d'économiser les dépenses". Mais en quoi est-ce normal que quand on est 30 dans une même classe, qu'il y'ait encore plus de baisse du personnel ?

D’autre part, nous aurons une incitation à l'augmentation des heures supplémentaires : au lieu de créer des postes et d’embaucher des professeurs, on augmente le nombre d’heures qu’ils doivent effectuer dans leurs lycées. Mais tout le monde sait très bien que le travail des professeurs ne se limite pas au travail qu’ils effectuent sur le lycée. Comment préparer ses cours, comment faire des corrections en temps voulu, lorsque l'on passe la plupart de son temps dans son lycée ? Sans compter que certains profs, du fait des baisses de la dotations horaires globales, sont obligés de donner des cours sur plusieurs établissements pour pouvoir remplir leur service ! Cela signifie donc qu’ils ont encore moins de temps à consacrer pour la préparation de leur cours, pour s’interesser aux problèmes individuels de leurs élèves…

Il ne faut pas être surpris, c'est bien cela la politique de M. Sarkozy: « Travailler plus, pour gagner plus ».

Mais comment travailler plus quand nous constatons que nous ne gagnons pas davantage ? C'est un mystère.

                                                                                                                                             Soraya ZIGHA